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MSC FLAMINIA_14072012L'histoire ne touche sans doute pas à sa fin mais le premier chapitre est en voie de conclusion. Le transit du cargo MSC Flaminia, en attente au large de l'Angleterre depuis un incendie le 14 juillet et des explosions mortelles, a débuté dimanche dernier à 16h45 en direction de l'Allemagne, a-t-on appris auprès de la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord.

Initialement prévu vendredi soir, le départ du cargo de 300 mètres de long et qui transportait 2.876 conteneurs au moment de l'explosion, avait été repoussé pour des raisons techniques liées à son remorqueur, le Fairmount Expedition.

"Le Fairmount Expedition, l'un des remorqueurs composant le convoi assistant le MSC Flaminia, ayant dû ravitailler en carburant et effectuer des changements de personnels samedi 1er septembre, le transit du MSC Flaminia en Manche et mer du Nord a finalement débuté dimanche 2 septembre vers 16h45", a précisé la préfecture dimanche soir dans un communiqué.

Le convoi a quitté sa zone d'attente dans les eaux britanniques, à 40 milles nautiques (environ 75 km) de la pointe anglaise de Penzance.

"Le convoi (...) allant à une allure comprise entre 4 et 5 nouds, devrait se trouver à l'entrée du dispositif de séparation de trafic des Casquets lundi 3 septembre à 13h30 et à l'entrée de celui du Pas de Calais mardi 4 septembre à 14h", a ajouté la préfecture qui note que lors de son transit dans les eaux françaises, "il fera l'objet de la même vigilance que les autres bâtiments naviguant dans cette zone".

Le MSC Flaminia doit être réparé en Allemagne (jade-weser-port-wilhelmshaven) où il est remorqué par le Fairmount Expedition avec l'escorte de deux autres bateaux, les remorqueurs Anglian Sovereign et le Carlo Magno, tous trois opérés par la société néerlandaise spécialisée Smit. Le commandement général allemand des urgences maritimes table sur cinq jours de trajet.

Au terme de semaines de spéculations sur la nature exacte de la marchandise du cargo, qui venait des Etats-Unis, des inspections ont établi la semaine dernière que le navire était en état de remonter la Manche sans risque et que la partie dangereuse de sa cargaison (une quarantaine de tonnes de déchets de PCB) a été détruite dans l'incendie.

A l'heure ou cet article est publié, le navire est au large de Cherbourg et va bientot s'engager dans le détroit du Pas de Calais, l'un des plus fréquentés au monde. Quelques heures plus tard, ce sera la fin de l'acte I de cette fortune de mer aux questions si nombreuses qui n'ont pour la plupart reçu aucune réponse.

Au delà de la théorie du complot sur la nature exacte de la marchandises (auquel semble croire le site Odin.tc) à laquelle nous ne croyons que peu, la vérité étant probablement que les armateurs n'ont qu'une connaissance incomplète de la marchandise qu'ils transportent, le véritable problème posé par cette avarie est l'absence de réaction des Etats Côtiers. Comme nous l'avons déjà écrit sur ce site, les Etats ont demandé à cor et à cri la désignation de ports refuge pour éviter que ne se reproduisent des catastrophes comme celle du Prestige dont on se rappelera qu'elle est essentiellement du à l'absence de courage des autorités espagnoles qui ont voulu à tout prix éloigner le navire plutôt que de l'accueillir dans une baie protégée ou le navire aurait certes pollué, mais sur une étendue moindre ; On connaît le resultat et les centaines de kilomètres de côtes souillées, sans compter les produits toxiques partis par le fond...

MSC FLAMINIA_14072012C'est dans cette optique que le parlement européen avait adopté le paquet "Erika III", transposé rapidement en Droit Français dans le Code des Transports. Dans le cas du MSC FLAMINIA, en refusant l'entrée dans les eaux sous juridiction française, le gouvernement s'est tout bonnement mis à l'abri de l'application de règles qu'il a lui-même souhaité. Ainsi, en exigeant auparavant que le navire soit "safe", et qu'il soit quasiment certain que le navire ne courre plus aucun danger pour donner l'autorisation d'entrer dans les eaux, le gouvernement a complètement trahi l'esprit du port refuge dont l'objet même est d'accueillir des navires en détresse et dont "le pronostic vital est engagé". Si le navire est en bon état, navigable, que sa stabilité est bonne, qu'il n'y a pas de pollution, d'incendie, de voie d'eau, etc...le navire n'a pas besoin d'un port refuge mais d'un port pour réparer et il peut, à priori, accèder à n'importe quel port, comme les autres navires....Les sorties de nos ministres avaient donc quelque chose de ridicule lorsqu'ils exprimaient leur avis sur ce sujet et qui consistait à dire : OK pour accueillir le MSC FLAMINIA, mais à condition qu'il soit en bon état...

Cet exemple du MSC FLAMINIA n'est pas vraiement encourageant car si d'aventure, le cas se reproduisait avec un armateur moins présent, un navire qui menance réellement de sombrer, il faudra plus que quelques communiqués de presse pour justifier une position de refus d'accueil du navire.

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