Nous avons reçu par email plusieurs liens nous conviant à regarder des vidéos concernant la piraterie en Somalie. A en croire les commentaires (traduction "google"...), les forces spéciales russes auraient pris d'assaut le navire à l'image et auraient procédé à sa destruction en y laissant les pirates somaliens à bord.
Un tel comportement est difficilement envisageable, même des soupçons d'action plus ou moins similaire ont déjà pesé sur l'équipage d'un navire russe (les pirates ayant attaqué le pétrolier russe "Université de Moscou" en mai 2010 auraient peut-être été tués, soit pendant l'assaut du pétrolier, soit se seraient noyés après avoir été relâchés sans aucun équipement à 500 km des côtes).
Difficile également de croire que l'équipage se laisse filmer, commettant de tels agissements ; Quant au film, les images du bateau pirate en feu ne prouvent à elles seules que l'équipage du navire pirate était à bord lorsque les forces russes le font exploser, et ce même si les premières images montrent des forces spéciales assez peu préoccupées par le sort d'un pirate, visiblement assez sérieusement blessé.
Voilà pour le film mais ce sont surtout les commentaires qui nous ont poussé à écrire ce petit billet. En effet, parmi ceux-ci, nombreux y voient la reproduction du comportement des marines royales lorsqu'elles se saisissaient de pirates ou de corsaires ayant perdu leurs "lettres de marque" durant la "grande" période de la piraterie dans les caraïbles.
Une telle croyance est inexacte. Si les combats pouvaient être violent et effectivement entraîner la mort des assaillants, la réciproque n'était pas forcément la règle et les pirates capturés étaient rarement mis à mort "immédiatement" ; Ils avaient généralement droit à un procès dont l'issue n'était pas forcément la pendaison : un engagement de rédemption, une renonciation à la piraterie, un engagement à servir son nouveau maître, quelques années de galère ou plusieurs dizaines de coup de fouet remplaçaient souvent la pendaison de marins qui pouvaient s'avérer utile en cas de nouveau conflit à venir (ce qui n'était pas chose rare au XVIIième et au XVIIIième siècle)
Enfin, la chasse aux pirates se faisait le plus souvent à terre, dans leurs repaires, là ou ils s'avéraient être les plus vulnérables. Principe dont tout le monde convient aujourd'hui mais qui se heurterait au principe de non-ingérance et de respect des règles de l'Etat de Droit : En un mot, pas de politique de la Canonnière. Question : La Somalie peut-elle encore être considérée comme un Etat ? Vaste sujet que nous aborderons dans un prochain billet.
En attendant, voici la vidéo :
Drawing on talking points in paragraph 9, Post is requested to demarche host governments and/or members of host country's shipping industry to encourage the responsible use of Privately Contracted Armed Security Personnel (PCASP) on merchant vessels transiting high-risk waters off the Horn of Africa, in addition to other counter-piracy measures.
Ce week-end a été riche en informations sur ce sujet qui nous passionne toujours et dont les développements sont assez prévisibles, nos prédécesseurs du XVIIième et XVIIIième Siècle ayant été déjà confrontés à ce phénomène et ayant utilisé peu ou prou les méthodes qui sont actuellement ou vont être mises en oeuvre dans les prochains mois.
Dans la note de cinq pages qui vient d'être envoyée par le Département d'Etat à ses représentations diplomatiques, celui-ci leur demande "de démarcher l'industrie du transport maritime des pays hôtes pour les encourager à recourir, de façon responsable, aux services d'agents privés de sécurité armés lors des transit dans les eaux dangereuses au large de la Corne de l'Afrique"...(sic).
Cette note, que s'est procurée un journaliste américain travaillant pour le Somalia Report, constitue un virement à 180° de la politique jusqu'à présent prônée par Hilary Clinton qui avait jusqu'à présent toujours lutté contre ces sociétés privées et leur propension à occuper de plus en plus l'espace auparavant strictement réservé aux forces armées des Etats.
La Convention de 1999 sur les saisies conservatoires est entrée en vigueur le 14 Septembre 2011, ayant finalement été ratifiée par dix pays, comme l'exigeait la convention. Ce processus a pris plus de 12 ans, reflétant ainsi la réception relativement peut enthousiaste que la Convention a reçu de la communauté maritime internationale.
La convention ne produira cependant ses effets que dans les juridictions qui l'ont ratifiée et donc, au moins initialement, son impact sera relativement limité. Néanmoins, elle introduit des changements notables de la très populaire Convention de 1952. Dans cet article, nous présentons un aperçu de ces changements et leurs implications potentielles pour les armateurs et les créanciers saisissants.
Les Corsaires (britanniques) sont de retour !
L'Interwiew de David Cameron a la BBC du 30 octobre 2011ne sera pas passée inaperçue dans le monde maritime. Pourtant, ici, point de dette grecque, de guerre en Libye, de crise de l'Euro mais une annonce qui met un terme à une (très grande) forme d'hypocrisie dans la lutte contre la piraterie somalienne. Désormais, les gardes armés seront autorisés à bord des navires battant pavillons britannique, sans que pour autant ces gardes soient automatiqument considérés comme de "vulgaires" mercenaires et donc potentiellement coupables de "coups et blessures", "meurtre" ou en encore "assassinat" en cas de mort ou de blessures des "assaillants" (le mott automatique a ici son importance car il semble acquis que les règles d'engagement applicables à ces sociétés privées se rapprochent, voire se calquent sur celles des forces armées dites "constituées".)
Hypocrisie car celà fait déjà plusieurs mois que nombre d'officines occupent le terrain et surtout les passerelles des navires, le premier ministre britannique concédant que leur présence évitait les attaques et les prises d'otage.
Dont acte, les firmes sont donc présentes à bord des navires. Pour autant, non autorisées, non souhaitées par les gouvernements ou les Etats-majors des marines concernées (dont sont pourtant issus la plupart des "salariés" de ces sociétés privées), ces sociétés ont trouvé leur place dans une lutte qui, en l'absence de lutte à terre comme celà s'est toujours pratiqué pour éradiquer s'avère longue, difficile, et qui met à mal les finances publiques des pays contribuant quotidiennement à la lutte contre la piraterie.
Car c'est ici qu'il faut probablement trouver le fondement de ce changement de vision du gouvernement britannique : Le pragmatisme britannique et/ou anglo saxon.