Après plusieurs mois d'attente, le film "A hijacking" sort enfin en France (10 juillet 2012). Ce long métrage à l'allure de huis clos nous raconte l'histoire de l'armateur du cargo danois « MV Rozen » qui apprend que son navire et son équipage sont pris en otage au large de la Somalie. Le Cuisinier Mikkel et l'ingénieur Jan sont parmi les sept hommes restés à bord. Pris dans un jeu cruel de vie et de mort, les négociations commencent entre le président de la compagnie et les pirates somaliens. Sauver ses hommes est un devoir, mais le sang froid et les milliards suffiront-ils à ramener tous les marins dans leur famille ?
A 36 ans, son réalisateur, le danois Tobias Lindholm a déjà un CV impressionnant. Outre ses deux longs métrages en tant que réalisateurs: R et Hijacking, il est l'auteur de la série Borgen, plongée dans les rouages du pouvoir danois qui connaît un incroyable succès international. Proche du cinéaste Thomas Vinterberg, il a également coécrit La Chasse. Son Hijacking a été repéré à la dernière Mostra de Venise. Le réalisateur a donné une interview aux hedomadaires l'express et Le Point que l'on peut retrouver ici et ici.
Bien évidemment, nous irons le voir (le plus dur est de trouver une salle ou il est projeté....) et nous reviendrons avec notre petite critique.
Vous pouvez également consulter le site officiel du film ou sa fiche sur Allociné.
Il faut également savoir que se prépare un autre film sur la piraterie qui sera lui consacré à la prise du Maersk Alabama, et qui retracera l'histoire vraie de l'attaque subie par l'équipage et le capitaine du Maersk Alabama, navire de la marine marchande américaine pris d'assaut par des pirates au large des côtes somaliennes en 2009 et dont l'issue a effectivement de quoi constituer un scénario holliwoodien. Le capitaine sera incarné par Tom Hanks
Nouveau scénario improbable pour véritables interrogations. L'histoire qui se déroule actuellement dans la mer d'Oman est finalemement assez incompréhensible puisque près de 7 ans après le MSC NAPOLI, il semble que tous les enseignements de ce type de catastrophe n'aient pas encore été tirés puisque nous nous retrouvons à nouveau avec un porte conteneur, brisé en deux, dont la poupe et la proue dérivent en pleine tempête.
On pourra sans doute se satisfaire que les deux parties ne coulent pas, laissant une chance aux sauveteurs de ramener le tout à bon port mais cet accident ne rassurera sans doute personne, et notamment les assureurs.
En effet, comment un tel accident peut-il arriver à un navire aussi récent (5 ans), ayant bénéficié de toutes les nouvelles recherches et retours d'expérience concernant les efforts sur la structure des navires de grande taille (et il ne s'agit pas ici d'un "utlra-géant de plus 13 000, voire 18 000 conteneurs).
Après le MSC CARLA et le MSC NAPOLI, et surement beaucoup d'autres, voici le MOL COMFORT et sa dérive dans la Mer d'Oman. Les opérations de sauvetage actuellement en cours, et si elles réussissent, vont être spectaculaires et nous ne manquerons pas de revenir sur cette fortune de mer. Vous pouvez d'ores et déjà consulter la page que nous lui consacrons en cliquant ici.
Parmi la multitude de sites que je consulte régulièrement afin de me tenir informé de tout ce qui se passe dans le petit monde du maritime, le site américain "gcaptain" figure en bonne place par la qualité des articles et surtout par le fait que les publications sont suffisamment détaillés et "sourcés" pour que l'on puisse se faire véritablement une opinion du cas traité. Dans un article paru le 27 février dernier, le site s'intéressait à la décision de la Cour d'Appel du 9ième district de Washington qualifiant l'ONG SEA SHEPHERD de "pirate". Pour ceux qui ne connaîtraient pas SEA SHEPHERD, je les invite à quelques recherches sur Internet et sur le site de l'organisation pour y voir que les méthodes employées n'ont rien de commun avec celles employées par les autres ONG de défense de l'environnement. Ici, on semble plus proche de l'armée des douze singes que du discours policé ou même des actions de Greenpeace (quoique parfois très spectaculaires).
L'ONG ne fait pas vraiment dans le consensuel, ni dans la délicatesse. Seul le résultat compte, ses membres n'hésitant pas à se mettre personnellement en danger pour atteindre les objectifs fixés par le big boss, Paul Watson. L'ONG s'est ainsi fait une spécialité dans la lutte contre toutes les pêches qu'elle considère comme illégales ou abusives et dispose, pour arriver à ses fins, de navires armés par des bénévoles qui n'hésitent pas à aborder les navires de pêche, à couper leurs lignes, leurs filets, etc, et ainsi les empêcher de poursuivre leurs activités de pêche.
L'accident qui s'est produit hiers vers 23 h 30 a tout du scénario improbale mais restera une véritable catastrophe dont on parlera très longtemps. Au moment de sortir du port de Gênes, l'un des plus importants d'Italie, le Jolly Nero, un navire de la compagnie Messina, a, pour une raison inconnue, effectué une mauvaise manœuvre et heurté de plein fouet la Palazzina Piloti, d'où sont contrôlés les mouvements des bateaux. Ceux qui s'y trouvaient sont tombées à l'eau. Sous le choc très violent, la tour de contrôle, une haute structure de métal, s'est inclinée de 45 degrés et une partie s'est même affaissée dans l'eau.
Les plongeurs des pompiers, arrivés très vite sur les lieux, ont repêché neuf personnes, dont trois étaient mortes, toutes trois dans l'ascenseur immergé. "Quatre corps [ont par ailleurs été retrouvés] dans la structure principale de la tour de contrôle, celle qui abrite les bureaux, et qui est tombée dans l'eau", a précisé l'ingénieur Amalia Tedeschi du service des pompiers.
"C'est le moment où le plus de personnes [une quinzaine] se trouvaient dans la tour", ont expliqué des garde-côtes à Il Secolo XIX, car le choc s'est produit au moment du changement de service.
Arrivé sur les lieux, l'armateur du bateau, Stefano Messina, était sous le choc : "Jamais une chose pareille n'était arrivée. Nous sommes désespérés", a-t-il déclaré au bord des larmes. Le président de l'Autorité portuaire, Luigi Merlo, ainsi que le maire, Marco Doria, sont également arrivés en catastrophe. Le maire a proclamé un "deuil citoyen" face à cet "accident très grave".
Selon l'agence de presse italienne, Ansa, le parquet de Gênes a immédiatement ouvert une enquête. Le substitut du procureur a placé le navire sous séquestre et interrogé le commandant. D'après les premiers témoignages, il semblerait que deux moteurs se soient bloqués, rendant le porte-conteneurs impossible à manœuvrer. Il semble aussi également que le commandant se refuserait à répondre aux questions des enquêteurs.
Ce drame va poser d'innombrables questions sur le plan technique, de l'organisation du port, de la pertinence de construire un bâtiment aussi prêt du bord à quai, sur les responsabilités (armateur, pilote, remorqueurs......).
Fortunes de Mer consacre une page à cette affaire "hors normes" dont nous serons certainement amenés à reparler.
ll y avait déjà quelques mois que je tournais autour et que je visitais fréquemment le site de SEA SHEPHERD. La décision rendue par un tribunal de Washington en février dernier considérant l'ONG comme coupable de piraterie et l'article que je viens de consacrer à cette décision m'ont amené à vouloir en savoir plus sur le personnage de Paul Watson, le charismatique fondateur de cette organisation honnie des baleiniers de tous poils et japonais en particulier.
J'ai donc acquis l'ouvrage que lui a consacré Lamya Essemlali et qui permet, au travers de questions ouvertes, de mieux connaître ce capitaine pirate, son engagement, et ce qui le pousse, lui et ceux et celles qui le suivent, à prendre autant de risques pour défendre la cause des animaux marins.
Autant le dire également tout de suite, ce n'est pas un livre d'enquête, l'auteur étant aussi la Directrice de SEA SHEPHERD France. Les questions n'occultent que peu de choses mais il ne faut pas non plus en attendre plus que ce que peut apporter ce type d'ouvrage, à savoir une meilleure connaissance de la personne, à chacun ensuite de se faire son opinion et d'aller plus avant, s'il le souhaite, dans la connaissance de l'homme et de son organisation.
Le livre se lit très facilement. Pas de bla bla théoriques mais la narration d'une vie au service de la faune marine. Et il faut reconnaître que si l'on compare le rapport « moyens/résultats » obtenu, force est de constater que pour l'instant, faire cesser le braconnage de gré ou de force sauve plus d'animaux que d'agiter des banderoles et de distribuer des tracts.
On y apprend que Paul Watson était l'un des fondateurs de Greenpeace, qu'il a participé à pratiquement tous les combats liés à la protection des océans depuis bientôt quarante ans et qu'il n'a que peu d'amis pami les chasseurs en tous genres, qu'ils soient de baleines, de phoques, de thon rouge, ou autres globicéphales, s'attirant à ce titre de fortes innimités, y compris au sein même du monde écologiste, Greenpeace en tête.... Certains récits sont impressionnants comme celui ou, avec les deux seuls membres d'équipage ayant accepté de rester à bord de son premier navire, le SEA SHEPHERD, il coula le baleinier pirate SIERRA ou encore lorsqu'il tenta de s'opposer aux chassseurs de bébés phoques qui étaient à deux doigts de lui faire un sort, sous le regard complice et bienveillant de la police montée canadienne....sans oublier ce momentt ou en 1981, il faillit finir au goulag après une incursion en territoire soviétique à la recherche de preuves que l'URSS se livrait à de la pêche illégale de baleines.
On y découvre également la vision de Paul Watson sur le monde qui nous entoure, la place de l'homme sur cette planète qu'il compare à un vaisseau spatial sillonant l'espace et ou les membres d'équipages consommeraient l'ensemble de leurs ressources sans se préoccuper de savoir s'ils sont en mesure d'en trouver ailleurs, au mépris de leur propre survie.
Il y a dans son discours un évident penchant vers le mattusianisme mais avec la pression démographique que nous mettons sur la planète et ses ressources, difficile de ne pas l'être (c'est en tous cas mon avis qui s'est conforté à la lecture du livre). Baucoup de bon sens dans ce qu'il dit même si je ne suis pas forcément d'accord avec tout, loin s'en faut. Sa conclusion : Arrêter de manger les océans semble par contre emminement urgent car si les océans meurent, nous mourrons.....
A lire donc, même si ce n'est finalement qu'une goutte d'eau de bons sens et de lucidité dans un ocean de cupidité et d'inconscience collective face aux défis de notre relation au monde animal et aux océans en particulier. Le livre peut être commandé ici
Encore un article ou je vais marcher sur des oeufs mais comme de nombreuses personnes s'intéressant à tout ce qui touche au "monde maritime, j'ai été surpris, pour ne pas dire plus, par l'annonce faite au Journal Officiel il y a quelques semaines de la nomination d'Eudes Riblier au rang de Chevalier de la Légion d'Honneur.
Cette promotion du 1er janvier n'aura pas fait exception aux grincements de dents ou aux débuts d'ulcères à l'estomac qui accompagnent systématiquement ou presque la publication de chaque Décret annonçant les nommés et les promus dans l'ordre de la Légion d'Honneur.
Rappelons brièvement que cet ordre a été créé par le premier Consul Napoléon Bonaparte en 1802 avec pour objectif (celà n'a pas changé, au moins dans le texte), de récompenser les mérites des citoyens, tant civils que militaires, et établir une émulation civique chez les notables.
Avant de fermer cette petite parenthèse historique, je ne résiste pas à rappeler la phrase prononcée par le premier consul le 8 mai 1802, à un membre du Conseil d'État qui l'interpelle sur le bien-fondé d'une décoration qui viole les principes révolutionnaires d'égalité, et auquel le Premier Consul rétorque : «On appelle cela des hochets ; eh bien, c'est avec des hochets qu'on mène les hommes !». Aucun jugement de ma part dans le rappel de cette phrase dont le précepte s'applique sans faillir depuis plus de deux cent ans, faisant moi-même partie de ceux qui aiment les hochets, tout en faisant également sienne la petite phrase de Jean d'Ormesson à propos de "la rouge" : Les honneurs, je les méprise, mais je ne déteste pas forcément ce que je méprise....
Voilà, c'est dit mais il est vrai que l'attribution de cette décoration cristallise très souvent un sentiment d'envie, de jalousie, une sorte d'anneau unique dans le monde réel...
Il arrive cependant que les interrogations quant à la pertinence d'une nomination apparaissent aller au delà de la simple jalousie de circonstance, et peuvent aller jusqu'à un réel sentiment de malaise, voire plus, de dévoiement de l'institution qui récompense des personnes dont les mérites éminents ne sautent pas forcément aux yeux. Pour être parfaitement clair, c'est un peu le sentiment que j'ai eu en apprenant la nomination de Mr Riblier.
Petite parenthèse littéraire à l'occasion du Salon du Livre pour évoquer ce livre qui nous a véritablement séduit. Comme je l'évoquais récemment sur le réseau social tout bleu, il m'est impossible de passer ne serait-ce que quelques heures à Brest sans faire une petite escale à la librairie Dialogues, ancrée Rue de Siam depuis des années. Lors de mon dernier passage il y a quelques jours je n'ai donc pas déroger à cette règle et je m'y suis attardé de longues minutes, notamment et principalement aux rayons "Mer & Voyages" et "Bande Dessinée". Parmi les dizaines de livres du rayon "Mer et Voyages", un petit livre à l'allure un peu surannée, de part sa reliure en toile et par la police de caractère utilisée sur le dos, a quasi immédiatement attiré mon attention, coincé entre deux autres livres plus classiques sur les phares et les côtes bretonnes.
Ce livre a littéralement agi comme un aimant dès que je l'ai ouvert. Tout mon imaginaire maritime y était : Les poêmes, l'histoire, les mythes, la mythologie, les objets de la mer et des navires, la religion, le tout superbement illustré en bleu et or, donnant un charme fou à cet ouvrage dont je me suis demandé pourquoi il aura fallu attendre 2011 pour qu'un auteur nous le livre et 2013 pour que je le découvre. Sans doute le charme des "vraies" librairies ou l'on peut à la fois découvrir de véritables trésors en flânant dans les rayons, et passer à côté d'autres pendant des années, sans jamais les voir. Bref, le genre de livres que l'on ne quitte plus une fois qu'il est entre vos mains, de peur qu'un autre marin immobile ne vous le prenne et se l'accapare.
Tout le livre pousse aux rèves, aux pensées solitaires, à ces moments de calme au bord de la mer ou l'on se prend à réver de mythes et de légendes, de sirènes et de navires fantômes, de monstres marins ou de dieux antiques qui sommeilleraient sous le sable. Pour se mettre dans l'ambiance, le livrre débute avec un extrait d'un poème d'Emile Verhaeren.
Ma peau , mes mains et mes cheveux
Sentent la mer
Et sa couleur est dans mes yeux;
Et c'est le flux et le jusant
Qui sont le rythme de mon sang !"
Cette simple strophe nous a complètement séduit. Dans ces conditions, comment ne pas poursuivre la lecture de ce livre qui, au fil des pages, nous fait découvrir l'histoire des symboles marins et à laquelle nous invite l'auteur de cet ouvrage, Michel Bez. Celui-ci, peintre officiel de la Marine (dont il préside l'association depuis 2002), est un éminent membre de l'Académie de Marine et un fin connaisseur du monde maritime. Les océans et ses légendes ont dès lors logiquement nourri son inspiration avant de l'interroger. Pierres angulaires des récits de mythologie, les symboles marins le passionnent au point de lui faire mener une savante enquête.
C'est donc armé de sa «science», de sa plume et de ses pinceaux que l'artiste-peintre et écrivain a voulu inciter ses lecteurs à plonger avec lui dans les océans et leurs mythes. Sans prétention, ni circonvolution, mais avec quelques gouttes (salées) de philosophie, l'auteur inspiré (des textes et des illustrations) nous raconte avec poésie ses légendes puisées aux quatre coins du monde ou ses termes familiers que l'on croyait si bien connaître comme ancre, croix du sud, marée, vague, etc... Ressuscitent des îles mystérieuses, des monstres des profondeurs, des terres englouties ou des navires fantômes.
L'ouvrage phare d'un amoureux des océans et des marins. Un lexique indispensable à compulser au coin du feu, ou mieux dans les fauteuils mœlleux du carré...
Vous l'aurez compris, ce livre fait désormais partie de mes favoris, et je vous invite à le découvrir au plus vite ici.